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Date de création : 04.11.2011
Dernière mise à jour : 27.07.2014
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Parti pris n° 38 – 21 juin 2013

Publié le 21/06/2013 à 18:05 par najatehaie
Parti pris n° 38 – 21 juin 2013

 F. Hollande à Saint-Béat (Haute-Garonne), le 20 juin 2013 (photo © P. Pavini/AFP). Gouvernement et partenaires sociaux réunis au palais d'Iéna les 20 et 21 juin (photo © AFP).

 

 

L’écume d’une communication qui nierait l’évidence. La « Chanson de geste » présidentielle se veut rassurante quand la réalité, elle, ne laisse guère de doute sur un futur immédiat peu réjouissant.

 

Une belle image que celle du Président, les pieds dans la boue, venu témoigner de la solidarité du pays aux sinistrés des crues. De quoi ravir les médias. L’empathie ne saurait pourtant tenir lieu de politique. D’autant que si la solidarité avec les victimes n’est jamais discutable, la mobilisation des moyens financiers pose, dans ce cas, un sérieux problème politique. Six millions de pèlerins par an, un « commerce » prospère et des recettes considérables, certes, mais qui alimentent d’abord des intérêts privés, ceux de l’Église. Le fardeau de la reconstruction devra a minima être partagé. À la puissance publique les infrastructures bien sûr, à la confrérie romaine les sanctuaires mariaux et leurs dépendances.

 

François Hollande, son Premier ministre et son gouvernement n’ont pas fait preuve, le même jour au Palais de Iéna, de la même empathie à l’endroit de leurs concitoyens qui subissent la crise et l’austérité. Refus d’aborder la question des salaires, des pensions et du niveau de vie. Évitement d’une vraie refondation solidaire de la protection sociale au profit d’une vision comptable étriquée du financement d’un système des retraites, injuste et à bout de souffle. Esquive enfin sur la question de l’emploi où le traitement du chômage par les contrats d’avenir – même s’ils devaient atteindre le nombre de 100 000 à la fin de l’année – et la formation de quelques milliers de chômeurs n’est pas à la hauteur.

 

Nous sommes en effet à la croisée des chemins. L’austérité non seulement ne fait plus recette nulle part, mais elle laisse derrière elle une paralysie économique insoupçonnée. De la Chine au Brésil en passant par l’Europe, le constat est le même. Il a dès lors suffi de rumeurs d’inflexion de la politique accommodante de la Réserve fédérale américaine pour que les marchés prennent peur et que les Bourses dévissent. Ces gens ont en effet pris l’habitude que la puissance publique paie la note de leurs gains. Au point où certains en viennent à espérer une « stagnation » – le Pib se contracte mais cela va moins mal ! – qui figerait la chaîne des récessions en attendant mieux... ou pire. Une politique de l’autruche qui en dit long sur la désespérance des réputés puissants eux-mêmes.

 

Le G8 irlandais d’Enniskillen en a donné une preuve éclatante. Point de débat sur les possibles politiques de relance. Elles ne font plus partie de l’imaginaire, à défaut de l’arsenal, de la Chancelière et de ces messieurs. En lieu et place un nouveau tour de passe-passe sur ce que l’on nomme « l’optimisation fiscale » autrement dit « l’escroquerie en bande organisée ». Chaque État préfère toujours « sanctuariser » ses paradis fiscaux et le petit jeu des sociétés écrans au profit de ses champions. Qui ses îles anglo-normandes, qui son Delaware... et Hollande s’est logiquement vu rappeler Andorre et Monaco. La crise sera donc encore « douce à vivre » pour quelques grands groupes et leurs actionnaires. En France, Bercy et la Justice en sont réduits à un piteux jeu de piste... pour retrouver une liste.  

 

L’opinion abasourdie n’en croit plus ses yeux et ses oreilles. La corruption serait partout et la justice nulle part. Tapie et ses 403 millions soustraits aimablement à l’État, Guéant, ses primes au black de 10 000 euros par mois et son appartement payé cash plus de 700 000 euros, Sarkozy et ses conférences à raison de 750 000 euros la soirée de deux heures… À vomir, sans doute, mais plus sûrement à éradiquer en remontant à la racine de la corruption. Ajoutez-y une touche de manipulation médiatique, par copier coller, à l’initiative du Nouvel observateur rendant public un prétendu appel de dix « chevaliers blancs », vertement condamnés par leurs pairs... et vous irez directement à la case Villeneuve-sur-Lot, dimanche soir. Non ce n’est pas un cauchemar, mais réveillez vous quand même !